Ski de rando : Trio à Pincela

Publié le par Philippe Thévenet

TRIO A PINCELA (2546 m)
17 février 2008

Chercher, pister la neige, la bonne neige. Qu’il serait dommage de ne pas profiter de ces journées à météo exceptionnelle pour ne pas se remplir les yeux et les souvenirs d’images pyrénéennes. Une fête de montagnards où s’échangent info et projet ; et rendez-vous est pris ce dimanche pour le Tuc de la Pincela. L’équipe se réduit avec le forfait regretté d’Alain, assumant sagement son  coup de fatigue. Départ à 7 heures avec Aude et Sylvie. Trajet rondement mené en Clio « Gordini » via Salardu. La piste de Bagerge s’avale, le parking du bas largement dépassé, jusqu’à un virage en épingle où l’épaisseur de glace nous incite à l’arrêt, vers 1600 m.

La neige se fait rare et les skis trouvent place sur le sac. Portage dans les herbes d’un vallon, pour couper les lacets de la route. Mais la neige est vite au rendez-vous. D’abord sur la piste, puis plus épaisse, dans le vallon. Au fur et à mesure de la montée, les différences de neige apparaissent. L’exposition joue ici en caricature, neige tour à tour poudreuse ou glacée selon le versant. Le rythme est dense, les filles ont la pêche, flirtant parfois avec les 600m /heure. Nous suivons généralement une bonne trace de montée, digressant uniquement quand elle s’avère trop raide. Nous prenons l’itinéraire à gauche, plus enneigé, par le sud du Pic. A peine quelques pauses pour prendre une photo ou un prompt ravitaillement. Et nous voilà déjà au col. Mais les souvenirs resteront uniquement dans les mémoires, car le numérique, en mal de piles, refuse d’assumer son rôle. Petite hésitation à mettre les couteaux et à attaquer pleine pente. Mais finalement, nous prenons sagement la trace en traversée, puis la crête finale, pour atteindre le sommet et sa croix juste pour le repas.

 Panorama complet, du Maubermé majestueux, des Encantats découpés, à la Maladetta enneigée et luisante. Superbe, mais frisquet dès que le vent pointe. Genre d’omelette norvégienne, passant de la douce chaleur aux frissons glacials selon les caprices d’Éole. Rires et convivialité, une réelle complicité s’installe. Mais le dessert sera pris plus bas, plus au chaud. Philippe saute la corniche pour prendre la première combe. Un vrai carrelage, raide et glacé. Mais dès le col, le plaisir est au rendez-vous. Un régal, une poudre légère sur une couche dure. Traverser pour trouver son territoire, marquer son domaine, faire sa trace godillante dans les pentes vierges. Rieurs, enivrés, savourant chaque moment. Rester sur le bon versant pour prolonger ces instants de surf. A peine quelques brèves haltes. Après un court portage sur la route et un final sinueux entre chardons et rhododendrons, nous déchaussons à la voiture. Guère plus de 14 heures, et déjà nous regrettons notre empressement, notre boulimie gamine, qui nous a fait avaler goulûment la crème. Sans même que l’idée de remettre les peaux nous effleure, pour réitérer cette descente toute en souplesse. Dommage ! Nous aurons ainsi le temps de déguster notre dessert, de rentrer au bercail à des heures presque indues. La tête pleine de glisse, de soleil et de sommets, avec des pensées dédicacées et montagnardes pour notre copain Alain.

Philippe   Le 18/02/2008

Publié dans Montagne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article